La 75e promotion clôt sa première année avec 3 semaines de reportage long format sur le thème Nature

Du 3 au 21 mai, les étudiants et apprentis de la 75e promotion ont clos leur scolarité de première année par une session entièrement dédiée au reportage long format. Par binôme, ils sont partis dans la France entière pour raconter la Nature, thème 2021 de la “Semaine de l’histoire” du CNRS dont le CFJ est partenaire. De ces 3 semaines en immersion est né « Ter-Terre », média éphémère entièrement dédié à la Nature que la promotion – constituée en rédaction – a pensé de A à Z, de l’identité graphique au rubriquage, des photos à l’écriture

Si le thème était unique et imposé pour tous, chaque binôme a du définir un sujet et deux angles à couvrir sur le terrain. Pionniers de l’innovation verte, Vanlife, agriculture urbaine, business de l’apiculture : le thème offrait une diversité de sujets et de terrains dont nos reporters se sont saisis. Parmi eux, Théo a choisi de travailler sur des collectionneurs de végétaux amateurs  :

« Je trouvais le concept intriguant : par exemple cet homme qui travaille dans les assurances et qui, le weekend et pendant les vacances dans son petit jardin de banlieue parisienne s’occupe d’une des plus importantes collections de mahonias au monde. Il avait des spécimens uniques et pourtant ne s’en vantait pas, prenait soin de sa passion dans son coin sans demander la gloire. C’est ainsi que j’ai découvert que les gens passionnés par ce qu’ils font sont les meilleurs « clients » pour un long format de reportage : ils voient la beauté des choses, savent en parler, et reste à notre charge de journaliste d’en décrire les détails et de les recontextualiser. « 

Anaïs a réalisé son reportage  au sein d’une ferme pédagogique durant une semaine, auprès de personnes condamnées à des travaux d’intérêt général.  Elle a apprécié la possibilité de prendre le temps, à la fois sur le terrain et dans l’écriture.

« Rester une semaine sur mon lieu de reportage m’a permis de prendre mes marques et d’établir une réelle relation de confiance avec mes « personnages. Tout le monde s’était habitué à ma présence au bout de quelques jours et cela m’a permis, je pense, de mieux raconter ce lieu et les personnes qui le font vivre. »

L’objectif pédagogique premier de la session était de confronter chacun au terrain sur du long format. Sophie Lutrand, directrice pédagogique du CFJ, a accompagné la promotion tout au long de la session et explique :

 » Le travail de pré-enquête et de précision de l’angle était primordial. Le reportage en lui-même était aussi essentiel car tous devaient à la fois avoir de la chair et de l’info et réussir à faire vivre cela dans un article relativement long. Avec le souci de travailler son écriture pour garder l’attention du lecteur jusqu’au bout et un soin particulier apporté aux attaques, relances et chutes. »

De retour du terrain, la promotion s’est constituée en rédaction, travaillant collectivement à valoriser ses 55 reportages dans un tout cohérent, à travers la conception d’un site d’information éphémère collectivement nommé Ter-terre. Choix du concept, design du site, communication, création de la newsletter, la promotion a géré en quelques jours tous les aspects du projet, encadrée dans cette étape par les webdesigners Mathieu Servant et Ellie Orain et par le journaliste Guillaume Pajot. Anais revient sur l’intérêt de l’exercice :

 » Durant cette étape, tout était entre nos mains. Nous avons dû nous organiser à plus de 50 pour faire tourner la machine, en étant épaulés par des professionnels. Ter-terre, c’était l’occasion pour nous nous de sortir un média de terre en trois semaines à peine ». Théo confirme : « Les groupes bouillonnaient d’activité pour accomplir chacun leur part du travail, c’était l’effervescence au CFJ pour réussir à définir, en deux jours seulement, un concept, une architecture et tout ce qui est nécessaire à la création d’un site. C’était une belle expérience de travail commun et de projet de groupe avec les frictions, les frustrations et la désorganisation occasionnelle qui va avec. On se retrouve à prendre à 10 personnes des décisions qui vont influencer le travail de tous, et les défendre ensuite. D’expérience, ranger 55 reportages différents en 4 catégories de taille approximativement égale est un enfer, mais c’est aussi un défi que j’ai été content de ne pas avoir à assumer seul. »

Un grand merci aux intervenants qui ont encadré nos étudiants et apprentis dans ce projet : Guillaume Pajot et Delphine Veaudor (projet éditorial), Mathieu Servant et Ellie Orain (conception du site), Colin Vérot (développement web), ainsi que Sophie Lutrand et Cédric Molle-Laurençon (direction des études du CFJ).

Découvrir les 50 reportages du site Ter-Terre